Installée à Rio de Janeiro, Maria Laet, constitue par sédimentation, un univers sensible qui mêle le geste humain, simple et précis, aux matériaux organiques et à leur surface.
Elle explore les propriétés physiques et symboliques de matériaux, souvent fluides et volatils, tels le sable, le lait, l’encre ou le souffle. Ces matériaux font écho à l’écoulement du temps et ont la malléabilité nécessaire pour accompagner les formes du réel. Ainsi, Maria Laet s’intéresse davantage à leur présence qu’à leur potentielle transformation par sa main. En choisissant pour sujet le souffle, elle accepte que le processus ne soit pas complètement maîtrisé, laissant place à l’imprévisibilité.
Dans une économie de moyens, ses performances incitent au ralentissement, pour prendre conscience de ce qui habituellement nous échappe. Intimistes et proches du rituel, celles-ci se concentrent sur ce qui reste : l’empreinte, la trace après le geste, le silence après le souffle. Elles sont parfois des actes de soin, de réparation, comme quand l’artiste remplit des fissures au sol avec du lait ou recoud la terre avec du fil et une aiguille.
La couture s’envisage alors comme une manière de lier les éléments et leur surface. La notion de peau, comme transmetteur de ses intentions, est primordiale dans le travail de Maria Laet. La peau sépare et connecte à la fois. Associée à la respiration, au souffle, et au toucher, elle est comme un lieu de rencontre et d’interaction, et permet à l’artiste de relier l’intérieur et l’extérieur.
De la terre à la lumière, en passant par le souffle, le travail de Maria Laet exprime la prise de conscience d’un tout vivant hétérogène, au sein duquel la nature et l’humain sont des parties dont la coexistence est essentielle.